Université Populaire de Boston
L’Université Populaire (“l’UP”) de Boston est née du travail d’Olivier St-Vincent, enseignant convaincu que l’acquisition des savoirs peut passer autrement que par les institutions solidement établies, souvent fort onéreuses, qui forment les étudiants de haute valeur sur le sol des Etats-Unis d’Amérique.
Elle correspond à la mise en place outre-Atlantique d’une forme de conception de la transmission de la culture qui prend racine en France au XIXème siècle pour lutter contre l’antisémitisme (révélée par l’affaire Dreyfus). Le concept est progressivement abandonné en grande partie à cause des nombreuses crises et guerres que connaît l’humanité à cette époque et au cours du siècle suivant.
Au XXème siècle, et suite aux élections de 2002 en France qui portent au second tour de la présidentielle Jean-Marie Le Pen, homme politique d’extrême droite, le philosophe Michel Onfray décide de reprendre le concept créé un siècle auparavant en lui redonnant le caractère épicurien de la transmission des connaissances. L’Université Populaire de Caen est née, elle est gratuite, accessible à tous et devient rapidement un élément culturel incontestable de la province normande. Elle fait tache d’huile, conduit à la création d’autres Universités Populaires en France et à l’étranger. L’UP de Boston ouvre donc ses ailes…
Le projet fonctionne lors de sa première année de création par le volontariat de chercheurs ou d’enseignants français qui, sous forme d’interventions universitaires de haute qualité, exposent les aboutissements de recherches ou de travaux personnels et professionnels. Les cours sont dispensés à l’Ecole Internationale de Boston qui prête ses locaux à cette manifestation mensuelle.
Cerise sur le gâteau, Michel Onfray se déplace à Boston pour appuyer de ses conseils et d’une conférence les premiers pas timides de l’UP…
Le succès grandissant du projet conduit le responsable local à s’entourer de nouveaux enseignants et administratifs. L’objectif pour la seconde année de son existence est de donner des séminaires hebdomadaires, en fin de semaine, toujours dans les locaux de l’Ecole Internationale. Intègrent alors au noyau initial Francine Milési, Mehdi Lazar et Pierre Saintin qui participent à la consolidation des bases de l’UP…
Si le principe de l’enseignement gratuit, accessible à tous, ainsi que l’exigence de cours solides et documentés restent la base du fonctionnement de cette nouvelle née, la situation géographique et les relations avec la communauté française localisée en Nouvelle-Angleterre apportent une dimension supplémentaire à l’Université Populaire de Boston. Elle a pour but de devenir un lieu de rendez-vous culturel en plus des savoirs qui s’y transmettent. L’enseignement sous la forme « une heure de cours – une heure de discussion » donne naissance à des interactions très solides entres les différents acteurs de l’aventure, et la logique d’un rassemblement culturel prend ici toute sa dimension.
Des initiatives originales sont mises en place, telles le passage sur les ondes radio (French Toast).
La naissance de la première Université Populaire sur le continent américain se fait dans une des villes emblème de la culture et de l’innovation nord américaine.
Un rapide rappel historique de Boston montre que cette citée a innové dans des valeurs phares de la culture et de la construction des individus :
- première école publique à ouvrir ses portes sur le continent (Boston Latin School) en 1635
- première édition d’un journal sur le sol américain (The Boston News-Letter) en 1704
- premier soulèvement pour l’indépendance des Etats-Unis, symbolisé par le Boston Tea Party en 1773
- lutte contre l’esclavage symbolisée par la New England Antislavery Society en 1832
- première bibliothèque ouverte sur le sol nord américain en 1854…
… et finalement première Université Populaire ouverte en 2006 !
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